parcours.
Après quinze années en tant qu’architecte urbaniste, à réfléchir sur la ville, le paysage et les espaces publics, le cadre de vie et la façon dont les projets urbains peuvent créer du lien social, j’ai éprouvé le besoin de retrouver d’autres formes de créativité et un lien concret à la matière, sans pour autant occulter ce qui m’a construite jusque-là.
C’est ce parcours architectural et urbain, mais aussi ce qui m’entoure — ville, nature, personnes, ambiances —, que j’essaie de traduire en tant que designer céramiste dans les projets que je développe.
Des objets pour notre cadre de vie.
Ce retour à la terre il y a quelques années, m’a permis de retrouver des sensations de mon enfance et de mes études, lorsque je travaillais déjà cette matière vivante à travers la sculpture ou des objets du quotidien.
poésie de la rencontre homme . architecture . nature.
Captivée par le land art et l’architecture — notamment les palais italiens et leur travail de la pierre, le mouvement moderne et l’architecture brutaliste —, mais également par tout ce qui compose la Terre — ses reliefs, ses strates géologiques, la nature —, je tente de faire partager à travers mes créations ces sources d’inspiration.
J’ai progressivement développé un travail de séries autour du triptyque homme . architecture . nature, que je continue d’expérimenter, requestionner au rythme de mes pensées, de mes écoutes, de mes rencontres et découvertes quotidiennes. Ce travail, ces expériences manuelles et méditatives, sont une forme de représentation de la rencontre entre la présence et la construction de l’Homme, et la nature, la Terre.
Ces pensées m’ont ainsi beaucoup orientée vers la sculpture. Celle-ci est conçue comme une architecture initiée par la main, mais dont l’intérêt réside notamment à établir un dialogue entre la présence humaine, la matière et la lumière, et dans sa capacité à recevoir la nature, comme la Terre accueille l’Homme.
Mes réflexions portent ainsi sur le bâtir, dans son dialogue avec la Terre.
Elles proposent des formes construites — souvent géométriques —, que l’on peut imaginer comme des maquettes ou de petites constructions en céramique.
ombre et lumière.
Par les jeux de formes et de reliefs, les objets peuvent être assimilés à la fois à une architecture, mais également aux aspérités composant la Terre, comme des falaises émergeant du sol.
Ces reliefs sont aussi le lieu de rencontre entre l’ombre et la lumière. Ils offrent une perception de la temporalité, humaine et terrestre, proposant à chaque moment de la journée, de l’année, une nouvelle perception de l’objet.
Ombre et lumière viennent redonner vie à cette matière vivante, qui, une fois cuite à haute température, est devenue inerte.
